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L'ensemble des bâtiments possède un plan rectangulaire d’environ 80 mètres de longueur et 14 mètres de large.  D’Ouest en Est, il comporte le bâtiment des « recettes » avec un rez-de-chaussée et deux étages, la « chambre chaude » puis la salle des machines (salle d’exposition au rez de chaussée et salle des machines proprement dite à l’étage), flanquée au nord par la chaufferie (20 x 14 m)

 Le chevalement s’élève au centre de la « recette », sa structure en béton armé étant indépendante du reste du bâtiment.

La machine d’extraction comportait des bobines à câbles plats en aloès. Afin de rejoindre les molettes du chevalement, les câbles passaient par deux hautes et étroites baies percées dans la façade latérale ouest de la salle des machines

Haut de 30 mètres, le chevalement était équipé de deux mollettes de 4,20 mètres de diamètre.

Bâtiment et chevalement ont été conçus par Eugène Freyssinet (Ingénieur mondialement connu pour l’invention et la mise au point du béton précontraint).

Construits de 1920 à 1922, ces bâtiments sont très innovants pour l’époque car ils utilisent le béton armé qui faisait encore l’objet de nombreuses recherches à l’époque. (Le brevet du béton précontraint ne fut déposé qu’en 1928 par Freyssinet).

L’ossature de ces bâtiments est en béton fortement armé. Cette ossature qui est toujours en relief par rapport au reste des cloisons, quadrille régulièrement les élévations et les organise en travées principales et travées secondaires. Le remplissage entre les poteaux est en briques apparentes très bien posées. Le béton armé a également été employé pour les châssis dormants des nombreuses fenêtres.

Les voûtes longitudinales en arc segmentaire couvrant les halls ont une portée de 14 m. Dans la chaufferie, la salle des machines et la chambre chaude, elles comportent des lanterneaux pour l’éclairage et l’aération. Là-encore, le béton armé montre ses capacités : les voûtes très minces sont renforcées à l’extérieur par des nervures placées sur l’extrados, et à l’intérieur par de fins tirants.

Construit en béton fortement armé, le chevalement est de type à « avant-carré porteur » puisque ses quatre piliers verticaux supportent le plancher des molettes. Deux puissantes jambes de force obliques l’étayent. Elles étaient destinées à résister aux tractions exercées par les câbles d’extraction lors de la descente et de la remontée des lourdes charges. Un escalier vertigineux emprunte la jambe de force sud-est pour gagner la terrasse des molettes.

Ce chevalement est un des premiers réalisés en béton en France. Une trentaine de chevalements furent ainsi construits dans toute la France. Il en reste moins de 10 actuellement et celui de Noyant est le seul, à notre connaissance, à avoir été conçu et réalisé par Eugène Freyssinet

En 1920, le béton armé était encore un matériau nouveau qui faisait l’objet de nombreuses recherches. En s’attachant les services de l’entreprise Limousin et d’Eugène Freyssinet, les commanditaires des bâtiments de Noyant voulurent s’assurer d’une bonne conception et d’une bonne exécution de constructions très techniques. Freyssinet reprit des dispositions qu’il avait déjà utilisées pour plusieurs usines, tel l’atelier de chargement de Montluçon (l’actuel site Dunlop dans lequel des bâtiments d’origine sont encore visibles). Il employa notamment l’une de ses récentes inventions, les voûtes à nervures « par-dessus ». Un édifice célèbre de Freyssinet, les halles des Messageries de la gare d’Austerlitz (Paris, 1927-1929), présente également ce type de voûtes très légères.

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